La haute altitude et l’air pur du Jungfraujoch offrent des conditions idéales pour traiter les questions spécifiques relatives à l’environnement, la glaciologie, la géophysique, la météorologie, l’astronomie, l’étude des radiations ou la médecine. Des recherches y sont effectuées depuis longtemps. Mais depuis la construction de l’institut de recherche alpin en 1931, les scientifiques peuvent effectuer leurs recherches avec davantage de confort et de sécurité. Le chemin de fer de la Jungfrau, dont la mise en service en 1912 a mis un terme aux expéditions risquées, y a aussi fortement contribué. Ce chemin de fer ne doit pas seulement sa construction à l’essor du tourisme alpin; le Conseil fédéral a approuvé sa construction à la condition que celui-ci soutienne financièrement la station de recherche.
Fonctionnement
La station de recherche alpine du Jungfraujoch fonctionne selon le principe de scientifique en résidence et est ouverte est ouverte aux chercheurs du monde entier. La physique, la médecine, la glaciologie et de nombreuses autres disciplines y sont représentées. Les chercheurs ne séjournent que temporairement dans la station. En effet, ils effectuent la majeure partie de leur travail, comme l’évaluation des données de mesure, dans leur institut de recherche. Les appareils de mesure installés dans la station, qui servent à environ 50 projets de recherche, transmettent plus de 100 variables mesurées aux postes de travail concernés via Internet. Seuls les gardiens (deux couples qui se relaient) occupent la station en permanence. Ils s’occupent des invités, de l’infrastructure et des appareils de mesure, et fournissent plusieurs fois par jour à MétéoSuisse des observations météorologiques à l’œil nu, par exemple les types de nuages, leur altitude ou la visibilité.
Que mesure-t-on?
Les mesures météorologiques, qui ont motivé les recherches au Jungfraujoch, sont maintenant effectuées de manière automatique. Ces données servent aux prévisions météorologiques, mais également de base à la recherche sur le climat et mettent en évidence les conséquences du changement climatique dans l’espace alpin. Au Jungfraujoch, on a enregistré, entre 1937 et 2005, une augmentation de la température annuelle moyenne d’environ 1.8°C, et entre 1961 et 2005, 60% de jours en plus où la température a dépassé 0°C en été. La composition de l’atmosphère terrestre, en particulier la concentration en CO2, est surveillée au moyen de mesures extrêmement précises. Il est possible ainsi d’identifier des sources de polluants atmosphériques et d’acquérir de nouvelles connaissances sur la qualité de l’air et le changement climatique.
Les aérosols, de fines particules en suspension, influencent directement le climat en dispersant ou en absorbant la lumière du soleil. Mais ils peuvent également avoir un effet indirect en modifiant les propriétés des nuages. Au Jungfraujoch, on étudie la répartition des particules d’aérosols, leur interaction avec les nuages et leur rôle dans la formation de glace dans les cirrus.
D’autres projets portent sur la surveillance de la radioactivité et du rayonnement cosmique, les répercussions d’un séjour en haute montagne sur le corps humain ou la viabilité des micro-organismes qui ont été transportés par le sable du Sahara jusqu’aux Alpes. Bien entendu, la recherche sur le glacier d’Aletsch et le permafrost constitue également une priorité.
Quelques aperçus de la station de recherche de haute montagne Jungfraujoch
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https://youtu.be/9AES99HJNPU (Anglais avec sous-titre en français)
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https://www.youtube.com/watch?v=oXpHU4sQ7k8 (Allemand)
Source: Technoscope 1/21: Climat. Technoscope est le magazine technologique de SATW pour les jeunes.