Un phénomène météorologique…
Prenons les choses dans l’ordre. Dans l’Océan Atlantique, au niveau de l’équateur, là où le rayonnement solaire est le plus fort, de grandes quantités d’eau s’évaporent et créent des nuages. Ceux-ci, poussés par les vents alizés venant de l’est, se déversent sous forme de pluie sur la partie nord du continent sud-américain, l’Amazonie. Cette région d’une superficie 133 fois plus grande que celle de la Suisse est au bénéfice d’un climat équatorial et reçoit plus de 2 000 mm de pluie par année, soit le double de la Suisse occidentale. La forêt qui recouvre l’Amazonie va alors fonctionner de manière similaire à l’océan en rejetant dans l’atmosphère près de 75 % de l’eau qu’elle reçoit. C’est un deuxième cycle qui débute et qui va transporter l’eau jusqu’à des zones trop éloignées des côtes pour recevoir les pluies provenant de l’océan.
La vapeur d’eau qui s’échappe de la forêt amazonienne va s’accumuler progressivement et former de nouveaux nuages qui, poussés vers l’ouest, constituent de véritables rivières atmosphériques. Ces masses nuageuses finissent par venir buter contre la cordillère des Andes. Cette chaîne de montagnes de 7 100 km de long produit un effet de barrage qui va dévier les nuages vers le sud. L’Argentine, le Paraguay, le sud du Brésil, des régions parfois éloignées de plusieurs milliers de kilomètres des côtes, se voient « irriguées » par les eaux des rivières volantes, permettant notamment d’y pratiquer l’agriculture. Les mégalopoles côtières, telles São Paulo, dépendent également de ces eaux qui viennent de si loin.