Gene ABC

L'éthique et la recherche animale

Image: CanStockPhoto

L'éthique et l'expérimentation animale

L'homme a-t-il le droit de disposer librement de l'animal afin de satisfaire ses besoins? Ceux et celles qui désirent s'exprimer d'un point de vue éthique sur l'expérimentation animale doivent s'entendre sur la relation entre l'homme et l'animal.

Une partie des défenseurs des animaux sont d'avis que les animaux sont des êtres vivants avec des valeurs et des droits propres, et qu'ils doivent ainsi être respectés comme des être humains.

De ce point de vue, il n'est absolument pas justifiable de faire endurer douleur, peur ou stress à des animaux afin de satisfaire des intérêts humains. Dans ce même ordre d'idée, il est également inadmissible de tuer des animaux pour produire de la viande, d'enfermer des animaux dans des zoos ou dans des cages en guise d'animaux de compagnie.

Une autre catégorie de défenseurs des animaux est d'avis que les humains et les animaux ne sont dans l'ensemble pas équivalents, qu'il existe entre eux d'importantes différences. L'homme a le droit de tirer profit de l'animal. Cependant, il est incontestable que les animaux peuvent ressentir de la douleur et peuvent souffrir. L'homme reconnaît donc que l'animal peut ressentir de la souffrance et adapte son action en fonction de cette reconnaissance. Il a le devoir de considérer l'intérêt des animaux et n'a pas le droit de disposer librement de ceux-ci. L'intérêt le plus important pour l'animal est de mener une vie sans douleur et sans peur. D'autres intérêts sont, en fonction de l'espèce animale, de vivre entouré de ses congénères, de pouvoir se retirer dans une cachette ou de pouvoir creuser et s'enfouir dans le sol.

Les défenseurs de l'expérimentation animale argumentent que, sur la base de réflexions éthiques, les chercheurs ont pour mission d'explorer les domaines de la biologie et de la médecine. Ceci inclut le développement de nouveaux ou meilleurs traitements contre les maladies humaines. Comme chaque nouvelle méthode s'accompagne d'échecs et d'effets secondaires, il n'est éthiquement pas acceptable d'utiliser un nouveau traitement directement sur les enfants ou sur les adultes. Afin d'assurer la sécurité des patients, l'expérimentation animale est donc nécessaire et également imposée par la loi. Toutefois, seule l'expérimentation animale indispensable est éthiquement justifiable. Indispensable signifie qu'il s'agit d'apporter des réponses à des questions scientifiques de grande importance concernant soit la survie humaine, soit des points centraux de la recherche biologique. A cela s'ajoute la condition que la probabilité que l'expérimentation animale contribue à résoudre le problème soit élevée, car les conclusions scientifiques provenant de l'expérimentation animale ont des limites; les connaissances acquises par le biais de l'expérimentation animale ne peuvent pas toutes être appliquées aux humains. Finalement, il est également requis qu'aucune autre méthode ne soit appropriée pour résoudre le problème afin que l'utilisation de l'expérimentation animale soit justifiable.

3R: «replace, reduce, refine»

Afin de réduire le nombre d'expérimentations animales et de les effectuer efficacement, la règle des 3R est aujourd'hui appliquée: «replace, reduce, refine». «Replace» exige que les expérimentations animales soient remplacées par des méthodes alternatives conduisant aux mêmes résultats dans le cas où celles-ci existent. De nos jours, certaines expérimentations animales sont remplacées par des expériences sur des cultures cellulaires ou par le biais de modèles informatiques. «Reduce» cherche à réduire le nombre d'animaux utilisés. Ceci, par exemple, en évitant la répétition d'expériences. «Refine» s'efforce de réduire la gravité des expérimentations animales. Les animaux sont anesthésiés dans le cas d'interventions douloureuses, le déroulement des opérations est optimisé, et les animaux sont traités de manière à réduire au maximum la sensation de peur. Cela englobe également l'adoption d'une attitude qui respecte les besoins des animaux. (Brochure de la fondation 3R «Une recherche de qualité, moins d'expériences sur les animaux»)

C'est en pesant le pour et le contre qu'il est décidé si une expérimentation animale est éthiquement justifiable. La question déterminante est la suivante: qu'est-ce qui, dans le cas concret, compte le plus, la souffrance de l'animal ou les bénéfices à en tirer pour l'homme?

L'utilisation d'animaux transgéniques

Dans le chapitre sur les souris génétiquement modifiées, il est expliqué que ces souris sont utilisées pour atteindre différents buts scientifiques. La recherche sur les maladies humaines en fait partie. Les chercheurs utilisent ces animaux en guise de modèles afin d'étudier l'origine et le traitement d'une maladie.

Du point de vue éthique, l'altération de l'animal par la modification génétique et son étendue sont prépondérantes. L'introduction de gènes cancéreux (oncogènes), décrite dans Gènes ABC, provoque le développement de tumeurs. Le fait qu'une expérience incluant de telles souris cancéreuses est éthiquement justifiable dépend de différents facteurs. D'une part, l'importance de la question posée, à laquelle un tel modèle pourrait permettre de répondre, est déterminante. Mais il faut, entre autres, également clarifier à quel point les douleurs endurées par les souris peuvent être diminuées au maximum. A lui seul le fait que l'animal soit génétiquement modifié ne constitue pas une raison suffisante pour rejeter l'expérience. La «dignité de la créature» n'est pas automatiquement affectée. Mais qu'entend-on exactement par «dignité de la créature»? Il est important que ce terme se différencie clairement de la dignité humaine. La dignité humaine inclut que certaines choses ne soient jamais faites avec des humains, pour la simple raison qu'il s'agit d'êtres humains. Aucune explication supplémentaire n'est alors nécessaire et il n'est pas permis de peser le pour et le contre. Au contraire, dans le cas des animaux, nous ne pouvons pas également concevoir qu'une mouche ait une dignité parce que c'est un animal. La «dignité animale» renvoie beaucoup plus aux valeurs propres de l'animal qui doivent être respectées. Ceci est également stipulé dans la loi sur la protection des animaux. Au contraire de la dignité humaine, certaines comparaisons peuvent donc être effectuées. La dignité animale est ainsi toujours respectée dans le cas où des intérêts humains importants (compréhension de concepts centraux de la recherche biologique, développement de médicaments efficaces, etc.) justifient l'utilisation d'animaux (incluant douleur, peur, etc.).

Travail de groupe

Lors du travail de groupe, trois différents exemples portant sur la recherche animale seront discutés et pour chaque exemple, le pour et le contre seront pesés.

Créé: 11.10.2014

Cet article a été automatiquement importé de notre ancien site. Merci de nous signaler, à redaction(at)simplyscience.ch, toute erreur d'affichage.

Ce contenu provient du site internet gene-abc.ch, une initiative du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Ce site internet a été fermé. La gestion et la mise à jour de ses contenus a été confiée en 2016 à la Fondation SimplyScience, qui les a intégrés à sa plateforme SimplyScience.ch.

Plus