Ira Nagel, ingénieure en électricité
«Quand je commence quelque chose, je vais jusqu’au bout!»
En savoir plus... Ira Nagel, ingénieure en électricitéIngénieure chimiste, Anna Beltzung a co-fondé après sa thèse de doctorat une start-up dans le domaine des membranes imperméables pour les vêtements de sport. Les matériaux utilisés sont moins toxiques pour l’environnement que ceux des membranes conventionnelles. C'est très gratifiant de lancer une entreprise, mais cela demande un investissement personnel important. Il faut se faire connaître et trouver des financements pour que la jeune entreprise puisse se développer et survivre.
Portrait d'Anna Beltzung
L'ingénieur-e chimiste s’occupe de travaux d'analyse, de recherche, de mise au point de molécules qui entrent dans la composition de médicaments, parfums, détergents, matériaux, fibres synthétiques, produits alimentaires, etc. Il/ elle adapte les résultats de recherches conduites au laboratoire pour permettre la production industrielle de certaines substances en grandes quantité. Il/ elle travaille souvent debout, à horaires réguliers et au sein d’équipes multidisciplinaires.
Laboratoires des industries chimiques, pharmaceutiques ou agroalimentaires, laboratoires fédéraux et cantonaux. Gestion, planification et construction des installations de production. Mais aussi sécurité et environnement, contrôle qualité et analytique, marketing-vente, conseil, enseignement et administration.
J’ai fait des études en génie chimique à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) où j’ai obtenu un Bachelor et un Master. J’ai fini par faire un doctorat dans le domaine mais en me focalisant plutôt sur les sciences des matériaux, plus particulièrement les nanoparticules de polymère.
J’ai beaucoup été influencée par mes années au gymnase; J’aimais bien les mathématiques et la chimie. Ce qui fait que j’ai essayé de trouver quelque chose qui combinait les deux matières et je pense avoir plutôt bien choisi! Il y a peut-être aussi eu une certaine influence parentale sous-jacente; mes deux parents sont scientifiques. Mais je préfère dire (ou croire) que j’ai choisi de faire ça pour répondre à mes attentes.
J’ai trouvé mes études à Zurich très théoriques et riches en information. J’ai appris énormément de choses dans beaucoup de matières différentes (informatique, biologie, chimie physique, chimie analytique, chimie organique, etc.). C’était très dur pour moi, ne parlant pas très bien allemand au départ. Bien qu’on ait eu la chance d’être formé en laboratoire avec accès à beaucoup d’équipement, j’aurais peut-être aimé avoir un stage obligatoire en industrie. Je crois que maintenant le cursus a changé et les étudiants ont le droit de choisir.
Pendant mon travail de master, je suis allée deux mois en Allemagne dans une grande entreprise chimique pour tester sur une réaction chimique spécifique les matériaux que j’avais synthétisés. C’était une expérience enrichissante mais je me suis rendue compte qu’il était encore un peu tôt pour moi pour aller travailler dans l’industrie. C’est comme ça que j’ai décidé de faire un doctorat.
Je n’ai pas vraiment pris une route conventionnelle après mon doctorat; j’ai décidé de me lancer dans la création d’une start-up avec un ami qui a fait ses études avec moi. Je suis toujours sur le même campus, dans un autre groupe de recherche. Le passage a donc été relativement doux. Il n’empêche que j’apprends tous les jours autre chose, comme par exemple dans la vente et le contact avec les clients. Le plus gros changement je pense, c’est qu’il faut trouver très rapidement des solutions aux problèmes qui arrivent parce que les conséquences sont plus désastreuses si on attend trop longtemps que pendant un travail de master ou une thèse de doctorat.
Comme évoqué dans la question précédente, je suis co-fondatrice d’une start-up (Dimpora) et j’ai le titre de CTO (Chief Technical Officer). Nous développons des membranes fonctionnelles et meilleures pour l’environnement pour l’industrie textile, notamment pour Mammut, The North Face, Patagonia, etc. Mon ami et co-fondateur, Mario Stucki, a fait sa thèse de doctorat sur les membranes et a développé un procédé chimique pour les rendre respirantes et imperméables tout en évitant l’utilisation de produits contenant du fluor. Quand je l’ai rejoint, nous avons continué sur les bases acquises et développé un nouveau concept avec des polymères biodégradables et une nouvelle façon d’appliquer la membrane sur du textile en trois dimensions.
Nous sommes au tout début et du coup tout est à faire. Pour l’instant, mon travail consiste principalement à faire de la recherche et de l’optimisation. Nous participons aussi à de nombreux “startup challenges” pour nous faire connaître comme Venture KICK, Global Change Award, Fashion for good, ou plus récemment Chemistry Means Business où on a été finaliste. Cela peut permettre aussi de gagner un petit peu d’argent pour aider au développement de l’entreprise.
De suivre un projet qui part du laboratoire jusqu’à la commercialisation. Il y a aussi une certaine fierté à faire ça à deux et de tout gérer par nous-même. J’aime aussi beaucoup le fait de rencontrer de nouvelles personnes presque toutes les semaines.
J’aimerais bien sûr faire en sorte que la start-up marche et qu’on puisse en vivre. Si possible, créer des postes et grandir. Je me donne encore quelques années pour ça. Sinon rejoindre une grande entreprise avec un poste à responsabilité, gérer une équipe de recherche par exemple.
Texte: interview d'Anna Beltzung par Rédaction SimplyScience.ch
Sources principales (encadré formation): Portail suisse de l’orientation professionnelle, «Departement Chemie und Angewandte Biowissenschaften» à l’ETH.
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