En s’inspirant du corps humain, et particulièrement de la cicatrisation d'une plaie, des chercheurs ont développé plusieurs systèmes pouvant réparer d’une manière autonome une fissure. La toute première idée était de mettre des petites capsules dans la résine. Ces capsules contiennent la résine encore liquide. Lorsqu’une fissure s’ouvre, elle va casser la capsule, qui va libérer la résine et cette dernière va solidifier dans la fissure pour la recoller. Bien que cette technique ait prouvé son efficacité, elle est relativement compliquée à réaliser dans la pratique. Une autre technique possible serait de combiner les deux types de résine (celle qui fond et celle qui ne fond pas). En jouant sur la structure chimique de ces mélanges, il est possible de produire un mélange très résistant et qui aurait la capacité de fondre, et donc de recoller une fissure, si le matériau est chauffé.
Cependant, pour rendre le matériau intelligent et procéder comme dans le corps humain, il faudrait pouvoir refermer la fissure avec des fils de suture spéciaux, avant de la recoller. Ces fils, déjà présents dans le matériau, enregistreraient leur forme initiale. Lorsque la fissure s’ouvre, le fil va s’étendre. Ensuite, si nous lui disons de reprendre sa forme initiale, en le chauffant par exemple, il va pouvoir fermer la fissure, avant qu’elle ne se recolle.
Le développement de ces matériaux dit intelligents, ou biomimétiques, est encore à un stade relativement jeune et bien que ces fonctionnalités soient démontrées à l’échelle d’un laboratoire, il reste maintenant à les étendre à nos objets de la vie du quotidien.